Le mois dernier, encore sous le choc de mon expérience nocturne, j’écrivais en pleine nuit un article au vitriol intitulé La haine. Je me souviens bien avoir dit ce soir-là aux témoins présents que je préférais de loin taper sur mon clavier que de taper, tout court… La haine en l’espèce, vient du sentiment d’impunité que nous renvoie le sommet de l’État. Ainsi donc, si en haut lieu tout est permis, nul rempart à la violence ordinaire. Un président qui blanchit plus blanc que blanc, un ministre de l’Intérieur aux basses besognes pour ravir le trône suprême à son Premier et supérieur, des bétonneurs chauves et bedonnants émargeant à 1500 fois le SMIC… par mois ! Si peu de respect ne peut que nuire…
La violence est déjà dans les mots, la violence naît des maux, il n’y a qu’un pas pour qu’elle soit physique. À ce stade, c’est l’indicateur, pareil à la zone rouge du compte-tour, qui vous dit qu’il est temps de passer une vitesse, si vous voulez continuer d’avancer. Où est le respect nécessaire à la confiance, dès lors que les dès sont pipés d’avance ?
M. Minsky, premier adjoint du maire de Lucé jusqu’au 22 mai dernier, tenait ce jeudi 1er juin 2006 un conseil municipal un peu particulier. Après la démission d’office signifiée par le préfet d’Eure-et-Loir, M. Patrick Subrémon, et l’inéligibilité prononcée par la cour de Cassation à l’encontre de Jacques Morland, le suivant sur la liste s’intronisait roi de la troisième ville d’Eure-et-Loir. Passons sur la tradition locale de la coupure de micro, chère à nos édiles locaux pour éviter d’entendre le moindre propos qui dérange… Penser global, agir local. S’il est un principe que nos gouvernants ont retenu du message d’Attac, c’est bien celui-là. Circulez, y’a rien à voir !
À la recherche de l’humanisme
De toute façon, on prend les mêmes et on recommence ! Sachant que le conseil municipal compte 33 membres, 17 voix étaient nécessaires pour obtenir la majorité. En fonction de quoi, 17 voix pour Minsky, 5 pour Diveki, 2 pour Robbe et 2 abstentions… Démocratie exemplaire, qui veut qu’au bout de trois tours de scrutin, si la majorité absolue n’avait pas été atteinte, c’est le conseiller municipal le plus âgé qui eût été désigné maire.
Minsky le doyen se la coule douce dans le fauteuil de big-boss municipal pendant le vote réglementaire, et parle déjà de lui à la troisième personne. Le reste à l’avenant, Maini élu premier adjoint avec 16 voix, Laurans quatrième adjoint avec 15 voix… Heureusement qu’à Lucé, la majorité est de droite. On se demande si certains ne sont pas là uniquement pour avoir une place au premier rang ! D’autres au centre, commentant les attributions de pouvoirs, disent même que cette attitude mesquine qui consiste à s’accrocher à une délégation à 200 € est un peu pathétique. Mais c’est que la moitié d’un RMI, c’est toujours ça de gagné… Les idées ne volaient déjà pas bien haut, elles risquent de ne plus même décoller. Les convictions dans la poche et l’orgueil en bandoulière… La gauche fait le lit des extrêmes en s’exprimant surtout par un silence assourdissant… Et quand Loiseau fera 30 % au premier tour, il sera trop tard pour avancer des solutions… Qu’on vienne ensuite nous parler de respect et de tolérance, et nous partirons comme de bons petits soldats à la recherche de l’intégrité perdue…
Initialement publié sur Pétales de Vent et dans L’Aiguillon.
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