Les difficultés pour rassembler des courants, des sensibilités, des personnalités engagés dans notre combat commun sont compréhensibles. L’unité est un combat. Mais force est de constater que le processus engagé débouche aujourd’hui sur une impasse. La multiplication des candidatures aboutit à brouiller plutôt qu’à clarifier notre perspective, prêtant le flanc à des critiques ironiques de la part de celles et de ceux qui ont parié depuis longtemps sur notre échec. En s’enfermant dans la méthode dite du « double consensus », le collectif national a pris le risque de donner une image plus groupusculaire que populaire de notre rassemblement. Il a beaucoup trop tardé à dire ouvertement que la candidature de Marie-George Buffet était incompatible avec une logique unitaire.
J’ai proposé, sans succès, que nous mobilisions toutes celles et tous ceux qui se reconnaissent dans notre démarche pour choisir le candidat ou la candidate la mieux à même de porter notre message dans le cadre d’une campagne collective. Il ne s’agissait nullement de désigner des vainqueurs ou des vaincus mais de faire participer activement les citoyens et les citoyennes à la dynamique unitaire. C’était, aussi, une manière de construire un rapport de forces populaire. La résistance à cette proposition — qui prend pourtant d’autant plus de sens après que le Parti socialiste a su désigner, à sa manière, sa propre candidate — témoigne d’une incompréhension des attentes citoyennes en matière de participation active aux choix politiques.
Pour l’heure, et sous réserve d’évènements qui changeraient profondément la situation actuelle, j’ai donc décidé de retirer ma proposition d’incarner notre rassemblement sur le bulletin de vote de l’élection présidentielle. Je n’entends pas, en effet, continuer de servir d’alibi unitaire à d’autres desseins, partidaires ou personnels. Je n’entends pas non plus semer des illusions auprès des amis et des camarades qui viennent, toujours très nombreux, soutenir la démarche de rassemblement dans les meetings. Je n’entends pas m’engager pour autre chose qu’une démarche unitaire et populaire visant à modifier durablement, à l’occasion de l’élection présidentielle, la donne électorale à gauche.Je poursuivrai naturellement le combat avec vous toutes et tous, sur les bases stratégiques et programmatiques qui sont les nôtres. La création des collectifs unitaires est le signe d’une volonté de construire une espace politique nouveau, après la victoire des collectifs du « non », il y a dix-huit mois. Nous trouverons ensemble, j’en suis sûr, les voies les plus adéquates pour participer activement aux prochaines échéances électorales législatives, municipales et cantonales, à l’occasion desquelles nous espérons bien porter haut et fort le message de la gauche anti-libérale.
Fraternellement,
José
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