Quand on va en Chine on est obligé de faire au moins trois choses, sinon on n’est pas un vrai touriste !
Alors on a décidé de traverser la place Tian An Men pour aller visiter la Cité Interdite, dès le premier jour et puis deux jours plus tard, on était sur la Grande Muraille et avant la fin de la semaine, on faisait la queue pour voir les Guerriers en terre cuite de Xian… Le plus surprenant en ce début de périple chinois, c’est que partout où nous allons, la véritable attraction touristique, c’est nous !
À Pékin les touristes chinois tournent le dos au portrait géant de Mao, sortent leur portable et font la queue pour poser à nos côtés… Nous observons le même phénomène sur la Grande Muraille et à Xian. En fait, durant tout notre voyage, nous allons avoir l’impression d’être des stars du show business mais mon égo ne se trompe pas ; tout ça, c’est la faute à Cannelle !
Eh oui, les Chinois sont littéralement dingues avec les bébés. Ils les adorent, alors une petite blonde avec des yeux comme ça… Ils craquent tous.
Alors que nous étions arrivés avec quelques réserves vis à vis de la population (une rencontre avec le Dalaï Lama en 1990 en Inde m’avait un peu remonté contre les Chinois même si lui leur avait déjà pardonné), au bout de quelques jours nous avions compris que les gens ici c’est que du bonheur ; les Chinois sont curieux, serviables (“Il pleut, prenez mon parapluie !”), honnêtes (“Monsieur, attendez, vous avez oublié votre Nikon sur la table du restaurant”) et souriants.
Si on peut leur reprocher une chose c’est qu’ils ne savent pas éduquer leurs mômes ; la politique de l’enfant unique fait que s’ils sont uniques en tout cas ils ne sont pas seuls ! Chaque enfant a deux parents et quatre grands-parents rien que pour lui… La prochaine génération d’adultes risque d’être particulièrement difficile ; ici c’est pas l’enfant roi, c’est l’enfant Empereur !
À part ça, pour avoir une idée des dimensions du pays qui nous attend, il faut savoir qu’à Pékin il n’y a pas un boulevard périphérique comme à Paris, ni deux ni même trois… il y en a cinq !
Et je crois que Pékin est la ville au monde où il y a le plus de toilettes publiques. La raison c’est que dans les hutongs, ces petites ruelles traditionnelles où les touristes vont se promener et que les promoteurs immobiliers rêvent secrètement de faire sauter pour y construire des tours de cinquante étages, il n’y a pas de toilettes !
Quant à la Cité Interdite, elle ne l’est plus depuis un moment alors, entre les hordes de touristes et les travaux, le mieux pour la découvrir dans toute sa splendeur, c’est de louer Le Dernier Empereur et de le regarder tranquillement à la maison. La Grande Muraille, c’est unique au monde mais c’est même pas vrai qu’on la voit depuis l’espace… Ça ressemble un peu à notre autoroute du soleil au mois d’août mais sans les voitures.
Les Guerriers de Xian… on les a vu, c’est bon on va pouvoir passer à la suite !
Nous sommes donc partis pour traverser la Chine depuis Pékin jusqu’à la frontière du Laos et le mot d’ordre c’est : “Sortir des sentiers battus, découvrir de l’authentique et ramener de belles photos…”
Alors à bientôt.
Texte et illustration : Patrick Dancel