La campagne de réhabilitation et de résidentialisation sur le quartier de Beaulieu laisse ses habitants dans l’expectative…
Le 6 janvier 2006, Jean-Pierre envoie une lettre aux locataires de la rue du Chemin Doux, de la rue des Blottes et de l’avenue Louis Lumière, afin de les éclairer sur l’avancement des travaux, allant même jusqu’à affirmer qu’ils “ne manqueron[t] pas de [les] tenir étroitement informés” de cette révolution urbaine qui a “pour principal objectif d’améliorer [leurs] conditions de vie, grâce à la résidentialisation”, laquelle leur permettra de “bénéficier d’espaces extérieurs de qualité alors que la réhabilitation améliorera [leur] logement.”
À ce sujet, Jean-Pierre tient “enfin, [a nous] informe[r] que les premiers travaux, en l’occurrence la pose des menuiseries PVC, débuteront au mois de mars et d’avril”…
Le 31 janvier, les locataires sont heureux d’apprendre que la “réhabilitation démarrera au deuxième trimestre 2006”, que “ces travaux se feront sans augmentation spécifique de [leurs] loyers” et “seront couverts par les subventions de l’Agence Nationale de Renouvellement Urbain (ANRU), les fonds propres de Chartres Habitat et par l’augmentation normale des loyers que l’organisme opère chaque année”…
Les 11 et 18 juillet, la douloureuse se précise : après les 5 205 002 € (TTC) de la consultation des locataires, le coût des travaux de réhabilitation des 1108 logements concernés s’élève à 13 000 000 € (HT), ce qui bien sûr, n’aura “aucune incidence sur [les] loyers” ! Finalement, les travaux débutent le 19 juillet pour la résidentialisation et fin juillet pour la réhabilitation, la pose des fenêtres devant se poursuivre jusqu’au mois de décembre prochain (sic), et les autres travaux se “terminer le 30 mars 2007”.
En septembre 2006, “73 logements sont encore occupés sur les 438 promis à la démolition.” Votre Logement annonce fièrement : “Des travaux gratuits pour les résidents” ! Comme le dit une habitante quelque peu surmenée par le “ballet des pelleteuses” et la valse des jardiniers à “l’aube de la reconstruction paysagère” : “Les petits suisses ne sont pas pressés car s’ils l’étaient, ils colleraient au pot…”
Illustration (cliquez pour l’agrandir) : Courrier reçu par les habitants, Le Cafard de Beaulieu (Janvier 2006).