Nicolas Sarkozy veut transformer maires et acteurs sociaux en sherifs

Le pro­jet de loi du min­istre de l’in­térieur sur la délin­quance, présen­té à par­tir de cet après-midi au Sénat, veut trans­former maire et acteurs soci­aux en “sher­ifs.”

En effet, le min­istre voudrait trans­former tous les pro­fes­sion­nels de l’é­d­u­ca­tion, de la préven­tion et du soin en policiers, sous la houlette du maire.

Médecins et infir­miers sco­laires seront sur­veil­lés par des “comités d’é­d­u­ca­tion à la san­té”, par­ents et assis­tants soci­aux par des “comités pour le respect des droits et devoirs des familles”, pro­fesseurs par des “cel­lules de veille éduca­tive”. Ces nou­veaux agents de sécu­rité trans­met­tront au maire — qui n’est tenu par aucun secret pro­fes­sion­nel, les noms des graines de délin­quants, afin d’en con­stituer un fichi­er nominatif.

La France d’Après

Les Verts dénon­cent la vision poli­cière con­tenue dans le pro­jet de loi. La France d’après de Nico­las Sarkozy ressem­ble à un pays sous sur­veil­lance poli­cière per­ma­nente. Le texte stig­ma­tise les pop­u­la­tions en dif­fi­culté, en faisant d’elles des nids de délin­quants poten­tiels, et organ­ise autour des familles tenues pour seules coupables de la délin­quance un véri­ta­ble con­trôle social. Le texte met à mal l’ensem­ble des poli­tiques de préven­tion en faisant le choix de pénalis­er l’ensem­ble de la vie sociale, sans jamais s’at­ta­quer aux racines des maux. Réprimer est par­fois néces­saire, prévenir, c’est mieux.

Le pro­jet de loi est muet sur les moyens dévo­lus à la réin­ser­tion, aux poli­tiques de suivi et d’ac­com­pa­g­ne­ment pour éviter les récidives, aux solu­tions pour s’at­ta­quer à l’ex­plo­sion de la pop­u­la­tion car­cérale en France. Élaboré sans aucune con­cer­ta­tion, ce texte est une déc­la­ra­tion de défi­ance à l’é­gard des acteurs de la préven­tion. Sans remet­tre à plat l’or­don­nance de 1945, con­traire­ment à ce qu’il avait annon­cé, Nico­las Sarkozy durcit encore la jus­tice des mineurs ; il instau­re une procé­dure de com­paru­tion immé­di­ate, pour les mineurs de 16 – 18 ans. De nou­velles sanc­tions appa­rais­sent égale­ment dans le texte, comme l’ac­tiv­ité de jour ou l’aver­tisse­ment solennel.

Les Verts dénon­cent un pro­jet de loi, fondé sur une logique unique­ment répres­sive, qui désigne jeunes et pau­vres comme des dan­gers sociaux.

Com­mu­niqué de presse des Verts, Ser­gio Coro­n­a­do, porte-parole des Verts du Loir-et-Cher (41)


Auteur/autrice : Lafontanelle

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