Catherine Ringer et Frédéric Chichin tombent amoureux au cours de l’année 1979. Ils font quelques concerts avec la danseuse argentine Marcia Moretto, qui décèdera des suites d’un cancer. Le duo se produit sur diverses scènes comme l’Usine Pali-Kao, lieu alternatif unique à Belleville, avec quelques reprises (David Bowie, The Velvet Underground…) et leurs premières compositions originales. Leur look est comme leur musique, original et décalé (anoraks fluos ou sacs en plastique “Félix Potin”) et attire l’attention.
À noter que le nom de Rita Mitsouko est choisi pour rappeler leurs références musicales extrêmement variées : Rita se rapporte à la musique sud-américaine, et Mitsouko est un mot japonais signifiant “mystère” (et un parfum de Guerlain).
Arrivent enfin quelques singles, chez Virgin, suivis de l’album Rita Mitsouko dont sera extrait le tube de l’année 1985 : Marcia Baila (en hommage à Marcia Moretto). C’est le début du succès public, les tubes s’enchaînent : C’est comme ça, Andy, Les histoires d’A. Jean-Baptiste Mondino réalise leurs clips, Jean-Luc Godard réalise le film Soigne ta droite (1987) autour de l’enregistrement de l’album The no comprendo. Le groupe est à son sommet.
Le duo garde depuis 25 ans, sur disque comme sur scène, l’image d’un couple créatif et énergique, d’une grande originalité, qui ne se prend pas au sérieux et qui explore tous les courants musicaux, s’intéressant tour à tour au punk, au hip hop ou au jazz qu’ils réinventent sans complexes.
En août 2006, Catherine Ringer annonce sur France Inter que le groupe a enregistré une chanson avec Serj Tankian, chanteur de System Of A Down. Ce dernier aurait posé pour condition qu’il n’en soit pas fait un single.
En septembre 2006 ils participent à la création du spectacle Les Noces de l’Enfant Roi, création de Alfredo Arias présentée à Versailles dans le cadre du festival Fêtes de nuit de Versailles.
Marcia, elle danse sur du satin, de la rayonne
Du polystirène expansée à ses pieds
Marcia danse avec des jambes
Aiguisées comme des couperets
Deux flêches qui donnent des idées
Des sensations
Marcia, elle est maigre
Belle en scène, belle comme à la ville
La voir danser me transforme en excité
Moretto
Comme ta bouche est immense
Quand tu souris et quand tu ris
Je ris aussi, tu aimes tellement la vie
Quel est donc ce froid que l’on sent en toi ?
Mais c’est la mort qui t’a assassinée, Marcia
C’est la mort qui t’a consumée, Marcia
C“est le cancer que tu as pris sous ton bras
Maintenant, tu es en cendres, cendres
La mort, c’est comme une chose impossible
Et même à toi qui est forte comme une fusée
Et même à toi, qui est la vie même, Marcia
C’est la mort qui t’a emmenée
Marcia danse un peu chinois
La chaleur
Dans les mouvements d’épaules
A plat
Comme un hiéroglyphe inca
De l’opéra
Avec la tête
Elle danse aussi très bien
Et son visage
Danse avec tout le reste
Elle a cherché
Une nouvelle façon
Et l’a inventée.
C’est elle, la sauterelle
La sirène en mal d’amour
Le danseur dans la flanelle
Ou le carton.
Moretto
Comme ta bouche est immense
Et quand tu souris et quand tu ris
Je ris aussi, tu aimes tellement la vie
Quel est donc ce froid
Que l’on sent en toi ?
Mais c’est la mort
Qui t’a assassinée, Marcia
C’est la mort
Tu t’es consumée, Marcia
C’est le cancer
Que tu as pris sous ton bras
Maintenant
Tu es en cendres, en cendres
La mort
C’est comme une chose impossible
Pour toi
Qui est la vie même, Marcia
Et même à toi
Qui est forte comme une fusée
C’est la mort
Qui t’a emmenée
Marcia…
Source : Marcia Baila, Les Rita Mitsouko, Rita Mitsouko (1985)