Je me souviens encore avoir pondéré mon émoi suite à la victoire française contre l’Italie la semaine dernière. En effet, très encourageant pour la suite, ce succès était attendu. Ce dimanche a été de nouveau au comble de l’émotion sportive et le point d’orgue d’une semaine somme toute mitigée du sport français.
Cet “Irlande-France cuvée février 2007” a été des plus éprouvants pour nos ongles à tous et les phalanges de certains. Tous les ingrédients d’un grand moment de sport étaient réunis : deux excellents adversaires, du suspense, un engagement physique et une volonté de gagner dont devrait s’inspirer plus souvent l’équipe de France de football. Extasions-nous sur cette combattivité hors norme qu’outre-Manche on qualifie de “fighting spirit”.
Le Tournoi des 6 Nations est donc bien lancé et le quinze de France a déjà pris un ascendant sur un des candidats sérieux à la victoire finale. Est-il nécessaire pour autant de crier à “l’exploit” (L’Équipe.fr) ? Peut-on d’ores et déjà évoquer un “Grand Chelem” (L’Écho Républicain) ? Pourquoi pas la coupe du monde tant qu’on y est (Édouard) !? Grande victoire dimanche, oui ! Exploit sportif, non ! Pour la coupe du monde, attendons septembre sagement…
On pourrait se mettre à rêver sur le long et le moyen terme certes, ça ne mange pas de pain, mais le chemin qui nous sépare des Blacks est encore long et la Rose, tenante du titre, est loin d’être fanée ! Le petit Jonny a encore marqué de son empreinte le match contre l’Italie (15 points sur les 20 marqués, ndlr) en devenant par la même occasion le meilleur marqueur de l’histoire du tournoi.
Pourquoi le monde très curieux du journalisme sportif se sent-il systématiquement obligé de s’emporter ? Est-il par exemple utile de porter aux nues, si excellents soient-ils, les résultats de Richard Gasquet et de l’équipe de France de tennis ? Au risque de passer pour un rabat-joie et sans pour autant dénigrer le résultat positif, je rappelle que cette même équipe de France a été, sur le plan individuel, assez médiocre cette année à l’Open d’Australie. L’adversaire du weekend, la Roumanie, n’est pas non plus du niveau de la Russie ou de l’Espagne, tennistiquement parlant.
Ce qui est sûr pour la bande à Laporte, c’est que la cuiller de bois est désormais évitée et de fort belle manière. Ne boudons pas notre plaisir !
Illustration : Compagnons de l’Ovalie