Vu de France, Barack Obama incarne une Amérique plus généreuse, plus ouverte sur le monde et moins guerrière que ne l’est celle de George Bush. En déclarant que “le temps du changement est arrivé”, il suscite l’espoir de millions de gens, américains ou non, qui souhaitent que les États-Unis s’engagent résolument dans une démarche équitable et solidaire plus respectueuse des peuples et de l’environnement.
En tant que citoyen, français et altermondialiste, je soutiens la candidature de ce sénateur du parti démocrate américain. Depuis l’élection de George Bush en 2000, nul ne doute plus que l’idéologie et les choix du Président de la première puissance économique mondiale ont un retentissement bien au-delà des frontières de l’Amérique du Nord. Ainsi, même si le vote et le choix final ne nous appartiennent pas, nous pouvons au moins nous mobiliser pour faire passer un message : Non, les Français ne sont pas antiaméricains, ils rêvent même d’une Amérique que Barack Obama semble aujourd’hui incarner.
Ce dernier est pour l’instant engagé dans une primaire, au sein de son parti, face à Hillary Clinton. Ce n’est qu’à l’issue de ce processus qu’il sera, ou non, désigné comme candidat à la Maison-Blanche. D’ici là, rien ne nous empêche de croire au changement. Vos points de vue, commentaires et réactions sont les bienvenus (en français ou anglais) sur cette page ou celle-là.
Pour alimenter le débat, vous trouverez ci-dessous le texte d’une américaine expatriée à Paris, envoyée au groupe FrenchSpeakersforObama sur le site officiel du candidat. Vous pouvez également suivre l’actualité de la campagne présidentielle américaine sur Ilovepolitics.info, le site de Marjorie Paillon, journaliste à BFM Radio.
Alors, qui êtes vous, les membres de “France” ? Je vous prie de me contacter, si vous voulez, pour vous présenter et partager vos raisons personnelles pour soutenir Barack Obama.
Je suis une américaine mariée à un français depuis 2002. Je viens de l’État de New York, d’origine, mais mon parcours est plus longue et plus varié. J’ai fais mes études universitaires à NYC entre 1979 et 1986, obtenant mon licence d’architecture en 1983 à Barnard College, Columbia Univeristy — j’ai l’honneur d’être de la même promotion que Barack Obama, et j’en suis bêtement fière ! — et ma maitrise d’architecture à Columbia University en 1986. J’ai vécu et travaillé à Barcelone et à Paris entre 1988 et 1990, quand je suis retournée à mon grand regret à NYC, et en suite à Greenwich, Connecticut jusqu’à en 2002. Saupoudré par ci et par là sont des périodes à LA, Boston et Washington.
Cela fait bientôt un an que je me retrouve autour des tables de diners avec des français voulant bien discuter de l’élection présidentielle aux États-Unis, et depuis le début j’ai trouvé un soutien et une appréciation remarquables pour Barack Obama. L’un des nos amis, un banquier conservateur “catho” récemment recruté par la Banque Rothschild — remarquable d’une triste manière déjà en soi — me demanda ce que je pense de Barack Obama. Il écouta en hochant la tête, et quand je finis, il me répondit “Il a un visage que respire l’intelligence et l’élégance.” Je me suis dit, la France est prête pour Barack Obama, alors pourquoi pas les États-Unis ?
Je dois avérer que je ne m’attendais pas à l’enthousiasme de la réponse que Barack a su générer jusqu’à présent, et si je me trompe pas, et si je ne tombe pas de la piège trop facile de croire trop dans ce que j’espère tant, les Etats-Unis en sont prêts aussi. Il est temps que mon pays s’ouvre vers le monde en dehors de lui-même pour y chercher des solutions à ses problèmes (assurance médicale et accès aux soins médicaux, entre autres) et a nos problèmes communs dans un monde trop violent, reconnait que nos embrouilles ont des conséquences graves se retentissant dans le monde entier (crise dans le marché des prêts immobiliers, parité dollar et autres devises monétaires, crédit personnel et manque d’épargne démesuré, déficit budgétaire, et etcétéra), laisse tomber les préjugés inutiles d’autrefois pour le concept “social”, comme “sécurité sociale”, retrouve le véritable signifiance de notre mission humaine et politique qui a su naitre de la philosophie française, s’organiser, se défendre malgré des attaques souvent sanglantes et féroces, de l’intérieur de notre pays tout comme de l’extérieur, parmi lesquelles les pires sont de notre propre gouvernement depuis 2000.
Je suis reconnaissante pour la confiance et l’intérêt que les français me montent pour le peuple américain et notre pays. Je pense que cette confiance surprendrait la plupart d’entre les américains, qui pense que les français leurs sont hostiles, même avant “W”. Je sens que les français attendent à ce que nous nous en sortions de cette inconscience collective due à 9/11, et qu’ils sentent que cela arrive et que nous pourrions redevenir un vrai partenaire politique.
Je suis heureuse de lire les éditoriales du rédacteur en chef de l’International Herald Tribune, Roger Cohen, dans le New York Times, et de y lire le point de vue “expatrié”. C’est vital pour les américains de tenir compte de leur image dans le monde et de travailler avec les autres pays dans nos problèmes communs et nos buts partagés.
Voilà une très grande raison pour laquelle je soutiens Barack Obama : il est une personne de grande intelligence, mais il est aussi une personne avec une vision et sans un grand intérêt personnel. Je le crois, et c’est bien rare. Il est pragmatique. Il est raisonnable et raisonné. Il possède de l’humour. Il réfléchit, et il peut le faire vite, sur le champs, parlant dans des phrases complètes, correctes dans l’expression des pensées profondes et articulées. Mais, il est une personne qui vient du monde et qui a vécu dans le monde. Il s’adresse dans sa personne à plus qu’à une petite tranche de l’humanité, blanche et affluente, possédant le pouvoir, sans jamais s’adresser aux moins fortunés dans la sociétés comme les “underdogs”. Il ne condescende jamais. On peut lui provoquer d’attaquer ses adversaires, et il retourne le propos sur lui-même, transférant un négatif dans un positif. Il nous reflet, et il reflet nos temps et où nous voudrions aller. Le changement dans il parle vient sur une vague monumental de toutes nos espérances et nos capacités pour du bien. Il est temps. Il est notre temps. Il nous le rappelle. Bravo ! La victoire en 2008 !
Jacqueline de Floris
Illustration : Barack Obama et John Kerry, Charleston, Caroline du Sud, 10 janvier 2008. Barack Obama, Flickr.