Renard2A, grand reporter de la blogosphère et d’ailleurs, est allé pour vous poser trois questions à Marlène Mary, membre fondatrice de la fédération internationale des comités Bétancourt.
- Quel bilan tirez-vous des 4 manifestations nationales organisées pour le 5ème anniversaire de la détention d’Ingrid Bétancourt ?
Plus de 40 manifestations étaient organisés en France et en Europe autour du 23 février pour le 5ème anniversaire de la captivité d’Ingrid Bétancourt et de Clara Rojas. Mais effectivement les soirées de soutien du type de celle de Pradet étaient peu nombreuses car elles sollicitent une organisation et des moyens souvent conséquents.
Pour ma part, je considère que les manifestations ont un sens lorsqu’elles sont médiatisées en France mais aussi en Colombie ; elles ont ainsi rappelé que l’enlèvement d’Ingrid fut le révélateur de la situation scandaleuse de milliers d’autres otages dont certaines familles étaient d’ailleurs réunis à Bogota le 23 février tandis que nous mêmes nous nous réunissions aux 4 coins de France et d’Europe.
Le bilan est correct sur le plan de la médiatisation mais l’objectif de peser sur les parties en vue d’un accord humanitaire reste inatteint.
- Pensez-vous que vous serez obligée d’organiser une 6ème édition ? Etes-vous plutôt optimiste ou pessimiste quant à ses chances de libération et à quel terme voyez-vous la possibilité qu’elle recouvre la Liberté ?
Je ne lis pas dans l’avenir… Je ne suis ni optimiste ni pessimiste. Engagée depuis 2002 dans le mouvement de soutien à Ingrid et aux otages colombiens, j’ai assisté à tous les espoirs et à tous les désenchantements. Ce cap des 5 ans pèse effectivement sur le moral ; mais je songe dans le même temps à d’autres otages qui en 2007 connaitront leur 10ème année de captivité. Le Président Uribe entrerait dans l’Histoire avec un grand H s’il consentait à appuyer les démarches diplomatiques pour s’asseoir à la table des négociations avec ceux qu’ils considèrent comme des terroristes qui sont un groupe armé de plus de 15 000 guérilleros au sein d’un conflit interne vieux de plus de 40 ans.
Si le président Uribe fait cette démarche alors beaucoup de choses semblent possibles. S’il maintient sa position ” on ne négocie pas avec des terroristes”, Ingrid et les autres otages resteront en captivité, je le crains. S’il choisit une stratégie d’attaque militaire, nous savons quel drame cela pourrait entrainer en terme de pertes de vie humaines tant du côté des otages, que des soldats colombiens ou des guerrilleros.
- Quelles sont les futures actions que vous préparez pour poursuivre votre combat ? Que peut-on faire pour vous aider concrètement ?
Vous trouverez sur différents sites se rapportant à Ingrid la description des actions envisagées, le site le plus complet est www.betancourt.info.
Dans les jours à venir l’action la plus significative de mon point de vue est celle d’Hermanville-sur-Mer le 4 mars : Venez nombreux et soyez 3000 et plus à venir écrire en lettres humaines le mot « PAZ » (paix), à laide de casquettes aux couleurs du drapeau colombien — qui vous seront offertes sur la plage dHermanville-sur-Mer. Des photos seront prises par ULM et envoyé en Colombie.
L’aide peut être apportée en participants à ces actions mais également en participant à la campagne aeropostale300 qui permet d’adresser des messages de soutien aux familles d’otages colombiens. Votre intérêt pour cette cause est déjà une aide.
Marlène Mary, membre fondatrice de la fédération internationale des comités Bétancourt.
Propos recueillis par Gilbert Tharel