Hors la Grande Muraille et les sentiers battus, découverte de la Chine authentique…

Quand on va en Chine on est obligé de faire au moins trois choses, sinon on n’est pas un vrai touriste !

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Le Newbie du 28 a encore frappé…

Le coléop­tère s’est un peu mélangé ses six (ou huit, lui-même ne sait plus bien…) petites pattes, lors de la mise à jour de son “espace d’ex­pres­sion per­son­nel” ce matin…

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Les Clup font “pschitt” !

Let­tre envoyée aux col­lec­tifs uni­taires : José Bové retire sa candidature.

Mon­tre­don, le 23 novem­bre 2006

Il y a six mois, j’ai fait savoir que j’é­tais disponible pour incar­n­er, sur le bul­letin de vote de l’élec­tion prési­den­tielle, notre rassem­ble­ment uni­taire de la gauche anti-libérale. J’ai immé­di­ate­ment pré­cisé que, pour créer les con­di­tions d’une dynamique pop­u­laire et élec­torale autour d’une stratégie et d’un pro­gramme com­muns, il con­ve­nait de men­er une cam­pagne col­lec­tive rassem­blant, sur une même tri­bune, toutes les forces qui avaient con­tribué au suc­cès du “non de gauche”, le 29 mai 2005, de la LCR aux social­istes anti-libéraux.

José BovéEt j’ai ajouté aus­sitôt que ma démarche n’é­tait pas per­son­nelle mais que, pour garan­tir l’u­nité la plus large pos­si­ble, il ne pou­vait être ques­tion de se ranger der­rière le porte-parole de telle ou telle com­posante de notre rassem­ble­ment. Comme d’autres, en tant que syn­di­cal­iste et acteur du mou­ve­ment social anti-libéral, je pense pou­voir servir d’ac­céléra­teur à une dynamique de rassem­ble­ment qui a un objec­tif plus ambitieux que de faire un sim­ple score de témoignage.

Six mois plus tard, force est de con­stater que les forces de la divi­sion l’ont pro­vi­soire­ment emporté sur les forces de l’u­nité. Le par­ti com­mu­niste veut impos­er Marie-George Buf­fet comme can­di­date et ne lésine pas sur les moyens pour par­venir à ses fins. Il a mul­ti­plié la créa­tion de col­lec­tifs qui ne représen­tent, locale­ment, que la sen­si­bil­ité com­mu­niste. Il mène cam­pagne de manière autonome, en par­al­lèle de quelques grands meet­ings uni­taires. Il se livre à des pra­tiques d’un autre âge en refu­sant, par exem­ple, de valid­er le procès-ver­bal d’une réu­nion de notre col­lec­tif nation­al au cours de laque­lle l’écras­ante majorité des par­tic­i­pants a fait savoir que Marie-George Buf­fet ne pou­vait pas incar­n­er, sur le bul­letin de vote, la richesse de notre rassemblement.

La LCR, de son côté, vient de con­firmer son engage­ment dans une cam­pagne autonome avec Olivi­er Besan­cenot comme can­di­dat. Elle mul­ti­plie les argu­ments pour jus­ti­fi­er un pré­ten­du désac­cord de fond sur notre ori­en­ta­tion com­mune. Elle pra­tique l’u­nité à la carte, un pied dedans, un pied dehors, sans rechercher les voies et les moyens d’une cam­pagne réelle­ment uni­taire. Elle préfère se mesur­er élec­torale­ment au Par­ti com­mu­niste plutôt que de répon­dre, de manière col­lec­tive, à l’e­spérance née de notre suc­cès com­mun vic­to­rieux dans le com­bat con­tre le pro­jet libéral de Con­sti­tu­tion européenne.

Le Par­ti com­mu­niste et la LCR ont pris la respon­s­abil­ité de cass­er la dynamique uni­taire et, par voie de con­séquence, de renon­cer à répon­dre aux attentes des couch­es pop­u­laires les plus frap­pées par les dégâts de la mon­di­al­i­sa­tion libérale. Je le regrette pro­fondé­ment. Acteur du mou­ve­ment social et du com­bat alter­mon­di­al­iste depuis de longues années, je con­sid­ère qu’il est temps de traduire nos mobil­i­sa­tions dans l’e­space poli­tique et élec­toral. Notre respon­s­abil­ité fon­da­men­tale reste en effet de ramen­er dans la camp de la gauche les mil­lions d’électeurs et d’élec­tri­ces qui, débous­solés par vingt-cinq ans d’al­ter­nance sans change­ment fon­da­men­tal de leurs con­di­tions d’ex­is­tence, ont pro­gres­sive­ment choisi de déserté les urnes ou de dis­pers­er leurs voix jusqu’à l’ex­trême droite. Le 21 avril 2002, la gauche a per­du parce qu’elle n’avait pas su répon­dre aux attentes des citoyens et citoyennes les plus touchés par la pré­cari­sa­tion sociale généralisée.

Toutes celles et ceux qui souf­frent sociale­ment n’at­ten­dent pour­tant qu’une seule chose : une per­spec­tive crédi­ble de change­ment qui ne se résume pas à quelques amé­nage­ments du sys­tème économique. Sans remise en cause rad­i­cale des logiques économiques libérales qui, des déci­sions de l’Omc jusque dans la vie quo­ti­di­enne, con­duisent à la marchan­di­s­a­tion des ser­vices publics, au dump­ing social, à la crois­sance ver­tig­ineuse des iné­gal­ités, il n’y a d’autre issue que le renon­ce­ment à chang­er vrai­ment la vie. Entre la sim­ple alter­nance et la véri­ta­ble alter­na­tive anti-libérale, il existe un fos­sé qui nous sépare d’une gauche plus encline à gér­er le pou­voir qu’à engager la trans­for­ma­tion sociale. Pour don­ner sens à ce com­bat pour une alter­na­tive anti-libérale, il nous faut impéra­tive­ment créer les con­di­tions d’une dynamique pop­u­laire et élec­torale. C’est mal parti.

Frater­nelle­ment,

José Bové