Michel Lis, le plus célèbre jardinier de France, vit en Poitou-Charentes. Il termine l’écriture d’un livre, le Diable dans le prunier, qui sortira prochainement. Il tient une chronique radio sur France Bleue La Rochelle sur les traditions et coutumes autour des plantes. Nous l’avons rencontré à la Foire de Printemps de La Garde, dans le Var, où il revient chaque année comme invité d’honneur. Témoignage.
“Ghofrane Haddaoui, Sohane Benziane, Sherazade Belayni, celles qu’on n’a pas le droit d’oublier.”
10, 11, 12 et 13 avril 2007, ce sont les dates du procès des assassins de Ghofrane Haddaoui, à Aix-en-Provence. Comme Sohane, comme Sherazade et tant d’autres ici et ailleurs, Ghofrane était jeune, jolie et libre. Elle est morte pour avoir refusé les avances d’un garçon. Elle est morte quelques jours avant son mariage. Elle est morte sous les tortures atroces d’un lynchage organisé. Elle est morte victime de la barbarie d’une bande de tarés, criminels en herbe, capables des pires atrocités pour l’honneur ou la frime.
Ghofrane était une Française d’origine tunisienne, elle avait 23 ans. Elle fut retrouvée le 18 octobre 2004 dans un terrain vague des quartiers Nord de Marseille, le visage meurtri, la tête fracturée, la mâchoire et les dents cassées.
Ghofrane a été tuée à coup de pierres, cela s’appelle une lapidation.
En mars 2006, Jocelyne Clarke interviewait la mère de Ghofrane, pour la revue laïque et féministe de l’Ufal. Monia Haddaoui tenait alors ces propos : L’hypothèse de lapidation est systématiquement repoussée depuis la mort de Ghofrane. Depuis la découverte du corps, les imams de la ville ont tenu une conférence pour décréter qu’il ne s’agissait pas de lapidation. La justice et les associations que j’ai contactées ont semblé alors redouter cette explication. Pourtant, ajoute Monia Haddaoui, Ghofrane a été lapidée, les preuves sont là.
En novembre 2004, une grande marche silencieuse organisée par l’association ” Ni Putes, Ni Soumises ” en hommage à Ghofrane rassemblait 2 000 personnes. Depuis, Monia Haddaoui se bat sur tous les fronts des luttes contre la barbarie et les violences faites aux femmes. Elle se bat pour que la justice reconnaisse la nature du crime dont a été victime sa fille et que l’accusation de lapidation soit retenue. Elle a publié un livre ” Ils ont lapidé Ghofrane ” et lance un appel à mobilisation pour le procès qui aura lieu à la cour d’assise des mineurs d’Aix en Provence. Un rassemblement devant cette cour d’assise est prévu le 13 avril à 18h.
L’encre coule, le sang se répand, la feuille buvard Absorbe l’émotion, sac d’image dans ma mémoire Je parle de ce que mes proches vivent et de ce que je vois, Des mecs coulés par le désespoir qui partent à la dérive