« Un soir, t’en souvient-il ? Nous voguions en silence… »*
T’en souvient-il ?
Je me souviens du lieu où j’étais quand les tours sont tombées
Je me souviens du goût de mon premier café
Je me souviens du crash du Concorde à Garches-les-Gonesses
Je me souviens de la solitude qui précède toute détresse
Je me souviens de l’air chaud sur la route des vacances
Je me souviens très peu des coureurs du Tour de France
Je me souviens de l’écriture de mon premier poème
Je me souviens la première fois où je lui ai dit je t’aime
Je me souviens encore de l’instit’ en primaire
Je me souviens que depuis il y a eu trop de guerre
Je me souviens de la misère en Éthiopie
Je me souviens même avoir donné un peu de riz
Je me souviens du temps où j’étais un enfant
Je me souviens combien nous étions innocents
Je me souviens de choses que j’aimerais oublier
Je me souviens vaguement à Paris être né
* Extrait du poème Le Lac, paru dans les Méditations poétiques d’Alphonse de Lamartine (1820).
Un peu de poésie dans ce monde de brutes, merci
Voila un superbe poème qui ne trouvera une fin que quand Alzheimer aura frappé le poète…