Piocher un objet dans un sac, méditer et écrire. Pour moi, c’est un galet.
Un galet dans la paume…
Je le tiens dans le creux de ma main, et je sens sa force, sa consistance. Son côté rugueux et sa face polie. Il ressemble à un homme. Parle peu, dit beaucoup.
Sorti de son sac au hasard d’une pioche, il est à nul autre pareil et pourtant si commun. Les empreintes de la vie, l’assaut des éléments ont creusé sa surface et son corps porte encore les stigmates du temps.
Il roule avec aisance dans ma paume et sous mes doigts, mon pouce épouse ses flancs, ils sont doux et soyeux. Il a un côté sombre que je ne m’explique pas, un cratère sur la peau, des cicatrices, quelques plaies.
Mais c’est sa rondeur claire qui m’attire le plus. Inlassablement la mer a dû poncer son cuir, la marée lui a donné ses courbures et son teint.
Il n’est pas matelot mais vient pourtant de loin. Emporté par les flots il a fait son chemin… Jusqu’à atterrir ici, dans le creux de ma main.
Texte écrit lors d’un atelier d’écriture au cours de la licence professionnelle d’écrivain public à l’université.