Le 14 février 2007, les Libanais rendaient hommage à Rafik Hariri, l’ancien Premier ministre libanais assassiné deux ans auparavant.
“Vingt-deux autres personnes [étaient] mortes dans l’attentat qui visait le convoi de Rafik Hariri, le 14 février 2005 à Beyrouth.” (voir la dépêche de l’ONU du 14.02.05).
“Depuis, une quinzaine d’autres attentats ont visé d’autres personnalités libanaises opposées à la Syrie, y compris [la veille de cette commémoration] dans le fief de la famille Gemayel [Bikfaya]. L’Organisation des Nations Unies a signé récemment un accord avec le gouvernement libanais concernant l’établissement d’un Tribunal spécial pour le Liban visant à juger les auteurs de ces attentats.” (voir la dépêche du 6.02.07).
“La décision du Premier ministre [Fouad] Siniora de soutenir ce projet, qui serait la suite logique de la Commission d’enquête internationale mise en place par le Conseil de sécurité de l’ONU, a conduit les partisans du Hezbollah et les éléments pro-syriens du gouvernement libanais à démissionner et à contester sa légitimité.” (Source : ONU)

En France, les amoureux se bécotaient sur les bancs publics, bancs publics, en s’foutant pas mal du r’gard des flics, et les célibataires râlaient… Pendant ce temps-là à Vera Cruz, le coléoptère faisait une rencontre primordiale en la personne de Zébulon et ses abeilles… Chouette, des copines !
Les 15 et 16 février 2007, Cannes déroulait le tapis rouge pour une bonne partie des dictateurs de l’Afrique, lors du 24e Sommet France-Afrique qui devait se dérouler dans la ville du festival international du cinéma (tout un programme) jusqu’à hier.
En marge de cette rencontre officielle, la Fédération Internationale des Droits de l’Homme et plusieurs organisations françaises et africaines organisaient le Sommet Citoyen France-Afrique du 11 au 16 février à Saint-Denis, afin de rappeler aux gouvernants présents quelques réalités :
“La Fédération Internationale des droits de l’Homme et la Ligue des Droits de l’Homme demandent à la France de prendre position sur plusieurs situations de graves violations des droits de l’Homme en Afrique. À cet égard, [elles] demandent au président français de faire pression auprès de ses homologues africains, en particulier auprès du président soudanais, en faveur d’une intervention immédiate des forces onusiennes au Darfour, aux fins de protéger une population civile victime des crimes les plus graves.

[Elles] demandent au gouvernement français de saisir le Conseil de sécurité pour l’adoption d’une résolution autorisant le déploiement d’une force des Nations-unies aux frontières soudano-tchado-centrafricaine pour rétablir la paix et la sécurité dans la région. Une telle démarche permettra à la France de stopper ses opérations militaires, menées en secret, en soutien aux régimes tchadiens et centrafricains qui tous deux engagent leur responsabilité dans la commission des crimes les plus graves contre leurs nationaux.
Par ailleurs, [elles] demandent à la France d’inscrire plus fortement ses activités de coopération avec les États africains dans le cadre de (…) la politique extérieure de l’Union européenne, notamment au regard du nouvel Accord de partenariat Afrique Caraïbes Pacifique — Union Européenne (ACP-UE) fondé sur les principes d’égalité des partenaires et l’appropriation des stratégies de développement ; le respect des droits de l’Homme, des principes démocratiques basés sur l’état de droit et une gestion transparente et responsable des affaires publiques (…).
D’autre part, la FIDH et la LDH souhaitent que la lutte contre l’impunité des auteurs de graves violations des droits civils et politiques mais également économiques et sociaux soit au cœur de la coopération franco-africaine.
À cet effet, [elles] demandent aux autorités françaises :
- de coopérer avec les organes de la Cour pénale internationale (CPI) pour aider à l’instruction des affaires congolaises, ougandaises et soudanaises pendantes devant la CPI ;
- d’intégrer dans le droit interne les définitions des crimes visés dans le Statut de la CPI ;
- d’incorporer dans sa législation pénale les dispositions de la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées ;
- de soutenir financièrement la mise en place de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples et l’organisation du procès d’Hissène Habré au Sénégal.

Sur le volet commercial des relations France-Afrique, la FIDH et la LDH sont préoccupées par la négociation en cours des accords de partenariat économique entre l’UE et les pays ACP, qui visent à remplacer les accords préférentiels par des accords de libre-échange.
En l’absence de garanties suffisantes, ces derniers pourraient avoir des conséquences négatives sur le respect des droits de l’Homme et les conditions de vie des populations des deux régions. [Elles] demandent à la France d’œuvrer au maintien de flexibilités et clauses de protection suffisantes pour les pays ACP, (…) à la primauté du droit à la santé sur les droits de propriété intellectuelle et à la prise en compte des études d’impact sur les droits de l’Homme.

En outre, [elles] demandent à la France de s’assurer que les financements et les garanties de financements qu’elle accorde à des investissements publics et privés en Afrique, dans un cadre bilatéral ou multilatéral, garantissent le respect et la protection des droits de l’Homme, en particulier des droits économiques, sociaux et culturels.
Championne des discours sur la responsabilité des entreprises transnationales, la France doit également être pro-active dans la mise en œuvre, en cas de violation des droits de l’Homme, de la responsabilité des entreprises françaises travaillant sur le continent, y compris en application de ses obligations extra-territoriales de respecter et faire respecter ces droits.
Enfin [elles] demandent aux États participant à ce sommet de mettre en œuvre ensemble et sur un pied d’égalité, une politique de migration respectueuse des droits des migrants et appellent à la ratification par ces pays de la Convention internationale des Nations unies sur la protection des droits des travailleurs migrants.
Pendant ce temps, à 103,2 kilomètres de Chartres, le coléoptère s’écroulait lamentablement comme un gros sac sur sa table, dans une salle de cours, quelque part au deuxième étage d’une université parisienne renommée en plein quartier latin, épuisé de n’avoir pu encore trouver la réponse à cette question lancinante qui ornait déjà son sweet-shirt lorsqu’il avait six ans et deux bras : Pourquoi tant de haine dans le monde aujourd’hui ?
Plus d’info : Sauver le Darfour